Les rues de Bangkok

Publié le par Benoît Geffroy

Bangkok a plusieurs sites touristiques de premier ordre, mais ses rues valent elles aussi le détour. La ville est avant tout asiatique. Un peu partout, on trouve des échoppes, des restaurants, mais aussi des tuktuks (successeurs motorisés des pousse-pousses) et des salons de massage. Le tout est peuplé par une foule animée.

 

 

La Thaïlande ayant échappée au communisme, elle a pu conserver sa foi bouddhiste. C’est pourquoi en se promenant on passe souvent devant des temples – ou wat, comme on dit là-bas. En version grandiose…

 

 

… ou avec un caractère plus discret.

 

 

Au cours de ce séjour j’ai compris que l’Indochine avait une unité culturelle propre. L’atmosphère des rues est différente de celle qu’on trouve en Chine, mais est comparable à celle que j’avais rencontrée à Hanoi. Les différences sont furtives. On peut les trouver dans le climat, plus chaud et ensoleillé, sur la peau des habitants, plus mate, dans la taille des villes, plus humaines. Le bruit de la rue n'est pas le même, et les langues du sud-est asiatique sont moins sonores et plus liquides. Une Méditerranée asiatique, en quelque sorte.

 

 

Les pays appartenant à cette communauté culturelle sont le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Birmanie et la Thaïlande. Et c’est cette dernière qui fait office de leader pour la zone. Le Cambodge et le Laos sont en effet pauvres et peu peuplés, alors que la Birmanie est complètement isolée. Le Vietnam a pris du retard pendant la période communiste, et suit actuellement avec succès le modèle chinois, mais demeure moins riche que la Thaïlande (Saigon, la capitale économique du Vietnam, que je n’ai pas visitée, doit pourtant beaucoup ressembler à Bangkok). La Malaisie connaît un succès économique certain, mais sa foi musulmane la rapproche plus de l’Indonésie. Bangkok est donc devenue, plus ou moins par élimination, la capitale de l’Asie du Sud-Est. C’est pourquoi on y trouve bon nombre de sièges régionaux d’organisations internationales.

 

 

Ce sont donc ces rues que j’ai arpentées pendant quelques jours, parfois un peu au hasard. Bien que Bangkok dispose d’un métro, celui-ci se tient soigneusement à l’écart de la moitié ouest de la ville, là où se trouvent les principales attractions touristiques ainsi que les quartiers "typiques". J’ai donc du choisir entre la fatigue provoquée par la marche et celle due au marchandage avec les chauffeurs de taxi.

 

 


A Bangkok tous les tuktuks mènent à Khao San, la rue des touristes. Pour reprendre les mots de Ted, un ami de mon hôte que j'ai rencontré sur place, il s’agit du "seul endroit en Thaïlande n’appartenant pas aux Thaïlandais". Effectivement, à toute heure du jour et de la nuit, une foule de blancs arpente la rue. Le soir, clubs et restaurants tournent à plein régime. Et pour cause : la Thaïlande n’attire pas tant pour ses temples que pour ses fêtes. Beaucoup d’occidentaux font le voyage avant tout pour s’amuser, la réputation des Full Moon Parties ayant traversé les océans. Les Thaïlandais et l’Etat, trop heureux de l’aubaine, font leur possible pour entretenir le phénomène, et y arrivent plutôt bien. Il faut dire que le pays a tout pour satisfaire les malchanceux nés sous un tropique moins clément. La nature est merveilleuse, les habitants sont très accueillants, il y fait chaud et beau quand en Europe on peine à traverser l’hiver, et la vie n’y est pas chère. Contrairement au Vietnam, l’arnaque de touristes n’y a pas atteint le rang de sport national (étonnamment, c’est la Premier League qui monopolise cette place). Enfin, le tourisme sexuel est bel et bien présent, mais il est loin d’avoir pignon sur rue – du moins dans les endroits que j’ai visités.

 

 

Dans la journée, l’activité ralentit à peine. Etals de souvenirs disputent le pavé aux stands de nourriture. La cuisine thaïlandaise est succulente. On trouve d’abord le pad-thai, mélange de nouilles sautées et de légumes variés, assorti d’un peu de viande et d’œuf. Le riz au curry est aussi un plat national, et se décline en une infinité de recettes différentes. Les épices sont normalement assez présentes, surtout dans le nord-est du pays (où d’après Ted, un bon repas est celui qui fait pleurer l’ensemble des convives), et se retrouvent entre autre dans la traditionnelle salade de goyave. Mon grand favori restera la mangue au lait de coco servie avec du riz gluant : depuis le jour où j'en ai mangée, je peux mourir en paix.

 

 


Eloignons-nous de Khao San, lieu sympathique au demeurant, pour nous perdre dans quelque ruelle anonyme. Quelle ne fut pas ma surprise, au beau milieu de nulle part, de tomber sur un marchand de coffres-forts. Une de ces découvertes improbables qui font le charme de l’Asie.

 

 

Un peu plus loin, je tombe sur un hangar abritant un marché. Je ne comprends pas ce que sont la moitié des denrées vendues, mais ça ne m’empêche pas de profiter de l’endroit. Quelques vendeurs dynamiques hèlent le client, pendant que d’autres somnolent. L’entassement des marchandises me semble joyeusement désordonné alors que je parcoure les allées, le sourire aux lèvres.

 

 

La même en mouvement, pour mieux s’y croire.

 

 

http://fr.youtube.com/watch?v=ZYcnCAmTo_4
 


Dernière étape de cet article, la Chinatown de Bangkok. Comme à peu près tous les pays du monde, la Thaïlande possède sa diaspora chinoise.

 

 

L’espace de quelques rues, l’alphabet thaïlandais fait place aux sinogrammes (en écriture traditionnelle, s’il vous plaît), et je me retrouve face à un spectacle que je connais bien !

 

 


Mais même le quartier chinois garde cet accent indochinois qui sent bon le soleil, mélange d’animation et de nonchalance. Les rues de Bangkok nécessitent certes un effort pour être découvertes, mais elles le méritent largement. En guise de résumé, je vous quitte sur une vue panoramique présentant les principales facettes de Bangkok.





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